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Rien de nouveau en ce qui concerne le Moyen Orient
par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 4 mars 2008

Les réactions du monde politique français face à l’opération « hiver chaud », récemment menée par l’armée israélienne à Gaza, démontrent, si besoin était, qu’avec l’« ouverture à gauche », la politique française n’a pas évolué face au problème du Moyen-Orient. Si François Hollande, premier secrétaire du parti socialiste, a dénoncé la « répression aveugle », son ancien camarade de parti, devenu ministre des affaires étrangères, était sur la « même longueur d’ondes » en dénonçant, lui, l’ « acharnement israélien ».

Relevons, au passage, que quelques jours auparavant, Bernard Kouchner, n’avait pas hésité à inviter les Israéliens à faire de nouveaux « sacrifices ».

3 morts et quelques blessés graves, de plus, est-ce suffisant ?

Certes, du côté palestinien, une centaine de morts sont à enregistrer.

Mais, au risque de nous répéter « à qui à la faute ? », si un certain nombre de victimes sont des civils.

Certes, comme l’indiquait, également, le ministre français, « il n’y a pas de solution militaire ».

Mais, de cela les Israéliens en sont certainement convaincus.

Alors, devraient-ils pour autant laisser les terroristes (c’est à dire selon les médias : les « activistes » ou les « militants ») continuer à s’enhardir.

Hier, Sderot , aujourd’hui Ashkelon et demain ?

Pourquoi ne pas s’adresser aux terroristes du Hamas, qui, volontairement, installent leurs rampes de lancement de roquettes en zone habitée, afin de provoquer le maximum de « dégâts collatéraux » de la part des Israéliens, contraints de se défendre.

Mais nous rétorquera-t-on, vous voyez bien que la situation empire malgré la réaction militaire israélienne.

Oui, mais sans cette réaction, les initiatives des terroristes ne feraient que s’amplifier, car ce que veut le Hamas c’est la destruction d’Israël, ce que ne semblent pourtant pas réaliser les Israéliens, puisque près des deux tiers d’entre eux sont, selon le quotidien Haaretz , favorables à des discussions avec ce mouvement terroriste.

Alors que faire ?

Il faut réagir, par tous les moyens, afin d’alerter l’opinion publique, non seulement à propos de la politique française, mais également à l’égard de l’attitude des Nations Unies.

Il y a quelques jours, une pétition dénonçant « L’ONU contre les droits de l’homme », signée, d’ores et déjà par un certain nombre de personnalités issus de divers milieux, intellectuels et politiques, était publiée dans Le Monde (notons que le journal français, soucieux de pratiquer l’impartialité, à sa façon, publiait le lendemain une tribune de l’islamologue Tariq Ramadan, tentant de justifier - ce qui nous paraît injustifiable, mais révélateur d’un certain courant de pensée - le « sens du boycottage » d’Israël à la Foire du livre de Paris).

De fait, il faut, effectivement, dénoncer l’action néfaste de l’Organisation mondiale, qui non seulement s’apprête à, rééditer, l’année prochaine, à l’occasion d’un « Durban II » une « grand-messe » anti-israélienne, voire antisémite, comme le souligne la pétition ci-dessus évoquée, mais qui multiplie, également, les gestes de nature à encourager le terrorisme.

Deux événements récents viennent, malheureusement, étayer cette fâcheuse impression.

Tout d’abord, il y a une semaine, le Comité spécial, créé fin 1996, pour élaborer une convention générale sur le terrorisme, a entamé les travaux de sa.....douzième session, centrée sur le principal point d’achoppement, à savoir une définition « consensuelle » (c’est à dire sans recourir à un vote) de la notion de terrorisme.

S’il y a une majorité de délégations, dont l’Union européenne et le Groupe de Rio (regroupant les pays d’Amérique du sud) qui sont favorables à une finalisation rapide du texte, il n’en demeure pas moins qu’un certain nombre de pays insistent pour que la convention mette fin, également, au « terrorisme d’Etat ».

Si cet objectif peut, apparemment, paraître tout à fait louable, s’agissant, par exemple, des activités terroristes, longtemps menées par la Libye, le thème devient beaucoup plus contestable lorsqu’on prétend comme l’avancent certains, caractériser, ainsi, certains actes d’autodéfense israéliens (« éliminations ciblées », par exemple).

Le deuxième événement inquiétant concerne l’ouverture, dans quelques jours, d’une nouvelle session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, dont nous avons déjà, ici même, dénoncé le caractère malfaisant, sur la base de ses premiers travaux.

Cette fois-ci, en effet, John Dugard, « rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967 » doit déposer son dernier rapport, qui, plus que par le passé, se présente comme une véritable charge contre Israël.

Cet « expert », fait, lui aussi, une distinction entre les « actes de terreur, sans contestation possible et les actes commis dans le cadre d’une guerre de libération nationale contre....une occupation militaire ».

Dans la première catégorie d’actes, Tsahal est nommément accusée de « terroriser d’innocents civils palestiniens par des incursions militaires », de « meurtres ciblés » et de « détonations supersoniques (sonic booms), qui ne distinguent pas les objectifs militaires et les civils ».

Tandis que, dans la seconde catégorie, « qui ne peuvent être justifiés, mais qui doivent être compris comme une douloureuse, mais inévitable conséquence de....l’occupation » figurent les actes d’Al Qaeda (mais on ne parle pas du Hamas ou du Djihad islamique...).

Et l’ « expert », qui abuse de l’autorité que lui a valu, à lui, Blanc sud-africain, d’avoir mené, dans le passé le combat contre l’apartheid dans son pays, cite quelques exemples de résistance, par la violence et des actes de terreur, à l’occupation militaire : la résistance des pays européens à l’occupation allemande, la résistance de la SWAPO à l’occupation sud-africaine de la Namibie et.... la résistance de groupes juifs à l’occupation de la Palestine (citant, bien évidemment l’attentat de l’hôtel King David, en 1946, en oubliant simplement d’indiquer que l’Irgoun avait prévenu de l’opération projetée...).

L’universitaire (hélas) sud-africain, qui a une mémoire sélective de l’histoire, ne s’est pas posé la question de savoir pourquoi, entre 1948 et 1967, Israël devait, déjà, faire face à des actions terroristes alors qu’il n’y avait pas d’occupation, à moins que notre « expert » considère, comme un certain nombre de responsables palestiniens, que tout Etat non-arabe, dans la région, constitue une occupation en terre d’Islam (Dar el Islam).

En tout état de cause, pour le rapporteur, qui ravira, dans quelques jours, la majorité des membres du Conseil des droits, manipulé par le « Mouvement des non-alignés » et l’Organisation de la conférence islamique, Israël ne peut attendre une « paix parfaite » et la fin de la violence comme un préalable à la fin de l’occupation.

Le rapporteur « spécial » de l’ONU délivre un blanc seing aux terroristes : « chaque effort doit être fait pour mettre fin rapidement à l’occupation. Jusqu’à ce que cela soit fait, la paix ne peut être espérée et la violence va continuer.... ».

A croire que notre « expert » n’est pas au courant que les lancements de roquettes sur le territoire israélien se sont amplifiés, au lendemain du désengagement complet d’Israël de la bande de Gaza en 2005 (et qu’il en a été de même au nord d’Israël, après l’évacuation du Liban, avant que les Israéliens ne réagissent un peu plus vivement, durant l’été 2006).

Bref, ni la France, ni l’ONU ne semblent réaliser que le langage tenu ne contribue en rien à conduire à la paix cette région qui, rappelons-le, vit dans l’instabilité depuis la fin de la 1ère guerre mondiale.

S’agissant du comportement de l’ONU, on doit espérer que certaines initiatives, comme, par exemple, la pétition lancée par une universitaire canadienne Anne Bayefsky contre le scandaleux rapport de John Dugard, portera ses fruits.

Quant à la classe politique française, elle est - heureusement en pareille circonstance - loin de jouer un rôle quelconque.

C’est tant mieux, ou tant pis.



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